Contexte du problème

La dernière étape de mon cursus de double diplôme à KTH consistait en un mémoire de fin d'étude (appelé Master of Science Thesis en anglais, examinationsarbete en suédois). Le sujet de mon mémoire a été mon stage à GE Healthcare dans lequel j'ai cherché à optimiser un algorithme de rendu volumique.

Normalement la présentation finale doit se faire en présence de l'examinateur, ainsi que d'un autre étudiant qui forme l'opposition : son rôle est de lire mon rapport, d'assister à ma présentation, et de formuler commentaires et critiques. Je dois aussi tenir ce rôle d'opposant pour le mémoire d'un autre étudiant.

Énoncé

Mon examinateur étant à Stockholm, le petit puzzle que j'avais à résoudre était donc de trouver les dates de mon séjour, sachant que :

  • Mon séjour doit couvrir la date de la présentation
  • Je dois trouver un opposant
  • La date de la présentation doit convenir à l'examinateur comme à l'opposant
  • Je dois trouver un étudiant un opposant à opposer
  • La date de sa présentation doit être incluse dans mon séjour, et convenir à son examinateur
  • Il faut prévoir quelques jours avant la présentation pour pouvoir rencontrer l'opposant et avoir une discussion préalable
  • Il faut trouver un vol aller et un vol retour qui vont bien
  • et un logement pour la durée du séjour

Ma solution

Après avoir bouclé la première version de mon rapport vers le 10 janvier, j'écris à mon examinateur, qui me propose plusieurs dates à partir du 24. A la suite de quoi, j'envoie un mail sur une liste dédiée pour trouver un opposant/opposable. J'obtiens assez rapidement une réponse positive, mais la date de la présentation que j'opposerais n'est pas encore connue. Je prend un vol aller pour le 24 janvier, en prévision d'une présentation le 30, en essayant de faire confirmer que "le 30, ça va" à mon opposant. Celle-ci me répond alors que son prof lui a assigné un opposant d'office, et donc je ne peux plus l'opposer. Je lui demande alors si dans son entourage quelqu'un pourrait la remplacer. Elle trouve quelqu'un, que je contacte, mais qui lui non plus ne connaît pas encore la date de sa présentation. Entretemps, mon opposante me propose d'être opposé par une autre personne, vu que elle, elle n'en a plus vraiment besoin. Après quelques discussions, une autre étudiante accepte de m'opposer, et un peu plus tard, elle me trouve un mémoire à opposer, par le biais de son copain qui était dans la même situation. Bon. Entretemps j'ai trouvé une annonce pour pouvoir me loger du 24 au 31, en sous-louant une chambre à Lappis. 700kr les 7 nuits, c'est cool, je n'ai qu'à téléphoner au gars en arrivant pour avoir les clés. Manque de pot, il y avait un malentendu entre le loueur et la sous-loueuse précédente, et je me retrouve le 22 sans savoir où je vais loger, bienque mon ex-futur-hôte m'ait donné les coordonnées de quelqu'un d'autre. Mais cette nouvelle personne prpose une chambre à Vårby Gård, loin au sud de Stockholm, dans un quartier chaud (enfin, un quartier chaud suédois, mais un quartier chaud quand même). L'université, elle, est au nord-est, à Kista ... pas très pratique. Pour me rapprocher de l'université, et rassurer mes parents qui me voient à 1 jour du départ sans logement garanti, je fini au Pensionnat Oden Vasastan, super bien situé, mais évidemment un peu plus cher... enfin bon. Sur place, j'arrive à entrer en contact avec mon opposant, et je peux enfin confirmer que la présentation sera le 30.

Toujours pas de nouvelles de la présentation que j'opposerai, mais bon... Il faut dire que le projet du mémoire que je suis censé opposé est le développement d'une infrastructure IT dans le pays d'origine de l'étudiant : la Tanzanie. Et bien sûr, l'infrastructure IT, là-bas, elle est ... en développement. J'arrive enfin à savoir que la présentation ne serait sans doute pas la première semaine de février, et je décide donc de prendre mon billet retour pour le 31 janvier : au prix où je suis logé, il vaut mieux rentrer. Entre temps, j'ai pu rencontrer mon opposant, et on a passé un bonne après-midi à éclaircir le schmilblick. De plus, j'ai rencontré ma coordinatrice internationale pour initier ma demande de diplôme (et oui, si on veut le diplôme, ben faut demander !). J'ai toute les pièces, mais apparemment il y a un problème : le Learning Agreement, que j'avais fait signé pour Supélec, n'est pas le bon papier : il faut le Learning Agreement KTH. De plus, la signature que j'ai sur mon Learning Agreement Supélec, qui était celle de la précédente coordinatrice internationale, ne semble pas avoir beaucoup de valeur ! Bref en gros, il n'est pas garanti que mon programme soit accepté :-O. On rédige un nouveau Learning Agreement, et on l'envoie dans l'administration... en espérant qu'il en ressorte signé, avec un beau cachet (mais pour l'instant, pas de nouvelles).

Enfin vient le 30, et la tambour, trompettes, la foule en délire, composée de 3 personnes, m'acclame alors que je bafouille ma présentation dans un anglais magistralement confus. L'examinateur est satisfait de mon travail, mon opposant aussi, et les commentaires ne demandent pas un retravail de romain du rapport. Pif, pouf, j'ai passé mon exjobb ! Dans l'euphorie, l'examinateur me fait grâce de l'opposition : "Ça serait bête de te faire revenir à Stockholm juste pour ça". Je ne puis qu'acquiescer d'approbation. D'ailleurs j'envoie aussi sec un mail à mon Tanzanien d'étudiant pour le prévenir que je ne suis plus obligé d'opposer ma thèse et que je peux donc céder ma place. Tout est bien qui finit bien car il me prévient alors que c'est examinateur qui va venir le voir Tanzanie... la classe quoi.

Voilà, un bel exemple d'arrache totale d'organisation agile, et un séjour somme toute agréable associé à un brin de nostalgie de la vie Stockholmoise. J'aurais plus de plus revoir quelques visages amicaux, notamment celui de Solange bien sûr mais aussi d'une certaine icelandaise et d'un certain icelandais (un peu chinois sur les bords), ainsi que de ma charmante opposante (que je connaissais déjà, en fait). La nostalgie est de courte durée cependant, car notre attention est rapidement détournée par le fait que "********* qu'est ce qu'on se pèle ici!". Mais bon. Avis aux amateurs : ça embauche comme des fous là-bas, et il n'y a pas vraiment besoin de parler suédois.